Aujourd’hui, l’appellation « Casinca » détermine des réalités très diverses. Ce terme s’applique à des circonscriptions administratives puisque l’on parle du canton de Casinca et que la communauté de communes a conservé ce vocable. C’est aussi une circonscription ecclésiastique depuis au moins le IXe siècle et peut-être plus tôt encore. En effet, la Casinca désigne également l’une des pievi du diocèse de Mariana, la pieve étant un échelon intermédiaire entre le diocèse et la paroisse.
Mais la Casinca n’est pas qu’un simple découpage administratif ou religieux, c’est aussi et surtout un ensemble géographique cohérent possédant des limites naturelles bien marquées. Cette micro-région du nord-est de la Corse est un territoire délimité au nord par la partie terminale du plus long fleuve de l’île : le Golu. A l’ouest l’horizon est barré par la chaîne montagneuse d’I Sant’Anghjuli qui culmine à 1218 m. Au sud, la limite est donnée par le Fium’ Altu, autre cours d’eau important, alors qu’à l’est la Casinca est bordée par la mer Tyrrhénienne.
Le ruisseau de Nuvale, qui prend sa source à 730 m. d’altitude, au pied d’I Sant’Anghjuli, partage l’espace ainsi défini en deux depuis sa partie montagneuse jusqu’à la plaine. Dans la partie nord se trouvent les communes actuelles de Viscuvatu, Loretu et Venzulasca ; dans la partie sud celles de Sorbu-Ocagnani, Castellà, Penta et Porri.
Loretu et Porri n’ont pas, ou n’ont plus, ni de plaine ni de débouché maritime. Les autres territoires communaux s’organisent en bandes parallèles s’étirant d’est en ouest selon un découpage littoral-plaine-montagne.